La bande dessinée entre au musée à Courbevoie. Le musée Roybert-Fould héberge, jusqu’au 20 septembre, 110 planches d’Eric Chabbert, dessinateur et prof de BD. A 44 ans, l’auteur est certes reconnu mais n’a pas encore accédé au rang de star. « Notre but est de faire découvrir des artistes.
Eric Chabbert a un indiscutable talent, en particulier pour ce qui est de l’architecture », résume Georges Barbier-Ludwig, conservateur du musée et grand connaisseur de BD. A l’actif d’Eric Chabbert, les six tomes de « Dr Monge », les quatre de « Nova Genesis » et les trois de « New Byzance », le tout en une dizaine d’années. « Je ressens de la fierté. Être exposé est une reconnaissance, analyse-t-il. C’est le moyen de faire découvrir, partager son univers. »
Il enseigne à Antony et Courbevoie
Le quadra ne vit pourtant de son art que depuis une dizaine d’années. Une licence de philosophie, une école de commerce, quelques années dans la pub n’ont jamais éteint la petite flamme de la BD. « Depuis l’âge de 7 ans, je dessine. Il y avait plein de croquis et d’illustrations sur mes cahiers », se souvient cet ancien abonné au « Journal de Tintin ». Après 1980, il découvre le magazine « Métal Hurlant » où s’épanouissent des pointures comme Druillet, Moëbius, Schuyten… « C’était majestueux, graphique, élaboré. » Un concours des prestigieuses Éditions Glénat lui ouvre la porte du 9e art en 1996. Le lecteur découvre alors les enquêtes policières du « Dr Monge ».
Eric Chabbert reste fasciné par les architectures cinématographiques et « rétrofuturistes », ces villes vertigineuses qu’on retrouve dans des œuvres comme les Watchmen, certains Batman ou Blade Runner. Toujours branché philo, il cogite aussi sur « l’uchronie ». En clair sur ce qui se serait passé si l’histoire avait suivi une trajectoire différente. C’est sur ce type de trame que partent Corbeyran, le scénariste, et Chabbert, le dessinateur, quand ils créent la trilogie « New Byzance », située dans un univers « post-11 Septembre ». Certaines planches sont de véritables tableaux, dignes des meilleures œuvres d’Enki Bilal.
Le public peut même se procurer des originaux au musée de Courbevoie, à condition de débourser quelques centaines d’euros. Quand il ne dessine pas, Eric Chabbert transmet sa passion en donnant des cours de BD à Courbevoie et à Antony, à l’école spécialisée Arc-en-Ciel. Là, il enseigne la narration et les rapports entre texte et dessin. La prochaine étape, c’est la sortie prochaine du dixième et dernier tome de la série « Uchronie », l’épilogue qui apporte les réponses à la saga.
Jusqu’au 20 septembre, au musée Roybert-Fould à Courbevoie, 178, boulevard Saint-Denis. Entrée libre. Fermé le mardi.
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